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Le cinéma
5 novembre 2005

Le sentiment de solitude dans le paysage irlandais

- Introduction -

Le cinéma irlandais a toujours été porteur d'une imagerie particulière, et ce depuis les débuts archaïques de sa production. Dès le commencement de l'histoire du cinéma en Irlande, un certain type, une certaine catégorie picturale est née, donnant lieu à une représentation onirique de cette terre d'Irlande, si souvent imaginée et très souvent mal représentée. Cependant, il n'est pas question ici de discuter de cet état des choses, mais bel et bien d'étudier ces paysages en question

Deux grands courants peuvent être détachés d'une filmographie exhaustive des oeuvres d'une part des cinéastes irlandais et d'autre part des oeuvres ayant été tournées en Irlande. Pour des raisons de clarté, nous ne séparerons pas ces deux catégories, même si cela devrait se faire dans d'autres cadres d'études. En effet, cela n'aurait pas de sens de vouloir différencier des paysages d'un même pays, et cela seulement au  nom d'une certaine vision purement politique et nationalististe dont l'argumentaire n'apporterait rien ici.

Le thème de base dans ce dossier est donc l'étude de la solitude dans les paysages irlandais. Nous pouvons déjà définir deux grands types de paysages récurrents: ceux des terres paysannes, notamment du Connemare, et celles, d'utilisation cinématographique plus récente, des milieux urbains. Apparement antagonique, ces deux éléments n'en sont pas moins étroitement liés, vivant intrinsèquement l'un en l'autre, renvoyant chacun à un extrême, à un «pôle ».

Quasiment toutes les images de l'Irlande campagnarde renvoient au thème du retour à la terre, du paysan revenant dans son village après de longues années d'exil, et qui doit se battre pour faire accepter sa considération des choses. Cela apparaît notamment dans The quiet man  de John Ford ou dans The Field, de Jim Sheridan. Quoique espacé de presque 30 années, la réalisation de ces deux films montrent à quel point ce thème apparaît souvent, en dépit de cette volonté nouvelle du cinéma irlandais de couper avec les clichés de l'ancien temps. Ces deux films, dont nous étudierons la structure picturale, sont tout deux des réussites absolues, reconnues et nominées de par le monde. Ils sont également, d'un autre côté, des acteurs importants de cette tendance à une vision de l'Irlande dépassée et uniquement fondée sur la (mé)connaissance de ces oeuvres.

L'autre grand champ d'étude portera aussi sur la solitude, mais dans le cadre urbain. Des réalisateurs tel que Neil Jordan ou Gerard Stembridge, deux des principaux acteurs de ce nouveau courant irlandais, se sont fait une spécialité de montrer qu'une ville peut apporter autant, visuellement parlant, qu'une montagne déserte du Connemara, puisque c'est dans cette région que sont tournées les principales scènes des films « ruraux ». En choissant de filmer à Galway,  Belfast ou Dublin, voire même dans des villes perdues au fin fond des campagnes irlandais, le thème de la solitude rurale est renforcé par l'esthétique particulière des ces films.

Nous verrons enfin comment ces deux thèmes sont en réalité dépendant l'un de l'autre, et ce sans que cela ne paraisse paradoxal.

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